Après trois jours de manifestation contre le régime, les autorités iraniennes ont décidé de réprimer la révolte en limitant l’accès aux réseaux sociaux. Les réseaux sociaux particulièrement visés sont Telegram et Instagram.
La tension monte en Iran
La police iranienne a dispersé des manifestants venus protester contre le régime en place devant l’entrée principale de l’Université de Téhéran. La situation a dégénéré quand en fin d’après-midi d’autres manifestants, ont commencé à scander des slogans hostiles au gouvernement. La révolte s’est étendue à d’autres points sensibles de la ville avec des attaques contre des bâtiments administratifs et des véhicules de police.
Les manifestants protestent notamment contre les décisions des autorités iraniennes (décisions en rapport avec l’armement nucléaire entre autres) qui ont conduit à des sanctions internationales depuis plusieurs années. Depuis, la situation économique s’est aggravée et le taux de chômage est monté à 16% selon des sources officieuses.
La réaction des autorités
Le ministre des Télécommunications, Mohammad Javad Azari a déclaré sur la télévision d’Etat que « certains éléments contre-révolutionnaires ont utilisé les réseaux sociaux pour apprendre aux gens l’utilisation d’armes à feu et de cocktails Molotov.». Il affirme aussi que « des mesures seraient prises par le Conseil suprême de la sécurité nationale, si la contre-révolution cherche à utiliser les réseaux sociaux pour provoquer des troubles.». Le gouvernement a alors décidé de « de bloquer provisoirement Telegram et Instagram.». La chaîne Amadnews diffusée sur Telegram a particulièrement attiré l’attention des autorités en raison des incitations à la « violence » ou à des « soulèvements armés » qu’elle véhiculait. Le fondateur russe de Telegram, Pavel Durov a annoncé la censure de la chaîne Amadnews (1,4 millions d’abonnés) sur demande des autorités, en raison de certaines limites franchies.
La censure de la chaîne Amadnews sur Telegram a conduit à l’émergence de nouveaux canaux. On peut citer sedaimardom qui a atteint plus de 700.000 abonnés en quelques heures. Ce canal a été utilisé pour diffuser de nouveaux appels à la manifestation. Le gouvernement a alors bloqué l’accès à Telegram. Pavel Durov donne la raison de cette décision en déclarant que «Les autorités iraniennes ont bloqué l’accès à Telegram pour la majorité des Iraniens après » le «refus de fermer https://t.me/sedaiemardom (voix du peuple) et d’autres canaux qui appellent à des manifestations pacifiques ».
Si le gouvernement cible particulièrement les réseaux sociaux dans sa lutte contre les manifestations, c’est tout simplement parce que 40 millions (chiffres de l’ITU) d’Iraniens ont recours aux réseaux sociaux pour rester en contact avec leurs amis, effectuer des achats, suivre le trafic et la météo ou même suivre l’actualité à travers le monde.
Cet article pourrait aussi vous plaire : Snowden lance Haven, son application de surveillance mobile